2008-07-28

Domaine du Maréchal Gérard (1)

Histoire des institutions
religieuses, politiques, judiciaires et littéraires
de la ville de Toulouse,
Par M. le Chevalier Alexandre du Mège.
Tome quatrième.
1846.

(page 60 ...)
En se rapprochant de Toulouse, on trouve, tout près du grand chemin, des murs dégradés, des corniches et des colonnes mutilées, des chapiteaux brisés, des murs renversés, des tours écrasées. C’est tout ce qui reste du château d’un parent de Dufaur de Pibrac : c’est tout ce qui annonce la demeure, autrefois somptueuse, du savant Dufaur de Saint-Jory.
Ces ruines appartiennent à M. le maréchal Gérard.
Pierre Dufaur, de Saint-Jory, d’abord conseiller au grand conseil, puis maître des requêtes, et enfin premier président au parlement de Toulouse, où il mourut en rendant un arrêt, le 18 mai de l’an 1600, fut l’un des hommes les plus savants de son siècle. Grand jurisconsulte, il a laissé d’excellents ouvrages sur le droit ; profond littérateur, on lui doit un Traité des jeux des anciens, ou Agonisticon. « Il est vrai, dit Scévole de Sainte-Marthe, qu’en dépit de la mort même, sa réputation ne mourra jamais, En effet, tant que la langue latine se conservera et tant qu’on fera cas des bonnes lettres, les savants auront toujours en estime et en grande vénération ses doctes commentaires sur le droit, dans lesquels on remarque autant d’esprit que de jugement, et un grand nombre de traits d’une profonde doctrine. »
C’est en éprouvant une bien vive douleur que l’on parcourt les ruines du château, jadis habité par ce grand homme. Les principales portes de cette demeure étaient décorées avec une magnificence, toute royale, et un goût parfait, et comme cet édifice avait été construit au temps où renaissaient, pour nos aïeux, et les arts de l’esprit, et les arts du dessin, on avait gravé, sur la cheminée de la grande salle, ces mots d’Horace que l’on y lit encore :
Multa renascentur.
(... page 61)

1 commentaire:

Anonyme a dit…

tres interessant, merci