2008-03-05

Dominique SIRE et la bulle Ineffabilis Deus

Meuble Christophle ayant contenu les volumes de la bulle Ineffabilis Deus.
Ce meuble se trouve aujourd'hui dans la salle de l'immaculée conception, qui jouxte la chapelle Sixtine au Vatican. La plupart des volumes sont conservés à la bibliothèque du Vatican, quelques'uns ayant disparu.

8 décembre 2004
P. André Ridouard
(Eglise en Poitou - 1er décembre 2004)
La parole du Pape en patois poitevin
Nous célébrons cette année le 150e anniversaire de la bulle papale Ineffabilis Deus signée par Pie IX le 8 décembre 1854 pour proclamer le dogme de l'Immaculée Conception de la Vierge Marie.
C'est l'occasion de rappeler les circonstances de l'événement en soulignant en particulier la grande piété mariale qui règne dans l'Eglise à cette époque. On multiplie les initiatives de pèlerinages. L'évêque du Puy-en-Velay fait ériger la statue monumentale de "Notre-Dame de France" qui domine sa ville épiscopale. Rappelons aussi que "l'événement de Lourdes" commence en 1858 et ira en se développant.
Au milieu de toutes ces manifestations de ferveur, apparaît alors un homme dont les initiatives vont, dans une certaine mesure, éclipser toutes les autres. II s'agit de l'abbé Marie-Dominique Sire (1827-1917). Il est sulpicien, enseigne successivement dans plusieurs séminaires de France avant d'être nommé vicaire à la paroisse parisienne de Saint Sulpice et, au cours des années, il multiplie les projets les plus inattendus pour satisfaire sa piété mariale personnelle. Son souvenir a sans doute amplement disparu des mémoires mais son influence fut énorme en son temps et c'est à juste titre que son nom est toujours dans les dictionnaires.
L'abbé Sire commence par glaner dans le monde entier toutes les études, enquêtes et autres textes ayant précédé et préparé le document papal. Il en résulte alors une première collection de 300 volumes.
Mais l'abbé veut aller plus loin. Son rêve suprême est de faire traduire la bulle papale dans "toutes les langues du monde", y compris les langues mortes qu'on pourrait éventuellement retrouver. Et le tout serait offert en hommage au pape. Imaginons la parole papale en Mongol ou en Iroquois ! C'est sans doute une "folie" comme a titré La Croix dans un article récent sur la question, (LC du 11.08.2004). Folie ou non, l'abbé Sire trouve les collaborateurs et intermédiaires nécessaires à son entreprise, et les premiers volumes arrivent à Rome en 1865. Quand la tâche sera terminée, c'est une collection d'une centaine de volumes, proposant le document papal en 400 langues, qui sera offerte à Léon XIII au début de son pontificat, en 1879. La Bulle est traduite, partiellement ou en totalité selon les langues, et par ailleurs on a réuni dans un même volume les langues les plus semblables.
Pour être dignes du destinataire, ces volumes se présentent sous les reliures les plus belles, parfois les plus riches. Certaines sont oeuvre d'orfèvre avec émaux champlevés et pierres précieuses. Les textes sont calligraphiés et magnifiquement ornés avec lettrines et frises, à la façon des manuscrits du Moyen-Age. Pour accueillir et conserver ce trésor comme il convenait, le Vatican a même aménagé et réaménagé des locaux spéciaux, à plusieurs reprises depuis un siècle et demi.

2 commentaires:

Anonyme a dit…
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bernd83 a dit…
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